La garantie pour la jeunesse est une mesure prise par les ministres européens de l’emploi pour lutter contre le chômage élevé des jeunes dans l’Union Européenne. La moyenne du taux de chômage des jeunes dans l’Union Européenne est d’environ 23 %. Au Luxembourg il est de 19,2 % – avec une tendance à la hausse. Le concept de la garantie pour la jeunesse prévoit donc de pouvoir offrir aux jeunes à la recherche d’un emploi un nouveau poste de travail, un stage, un apprentissage ou une formation continue, et ce dans un délai de 4 mois à la fin de leur scolarité ou au moment de la perte de leur travail.

Le Parlement des Jeunes voit dans la garantie pour la jeunesse, dans certaines circonstances, une bonne mesure pour combattre le chômage de la jeune génération.

Or, peut-on vraiment considérer ce concept comme une garantie? Une garantie est par définition la promesse d’une action concrète dans un cas concret. Comment peut-on assurer qu’on puisse soumettre à un jeune un travail qui lui convienne et que se passe-t-il si l’on ne trouve pas une offre satisfaisante? Y aura-t-il une nouvelle loi qui protège le demandeur d’emploi? Y aura-t-il une indemnisation pour les personnes concernées? Un jeune pourra-t-il refuser un apprentissage non rémunéré?

Le Parlement des Jeunes pense aussi qu’il est nécessaire de changer la durée du temps minimal d’inscription auprès de l’ADEM. Celle-ci est pour le moment de trois mois, ce qui rendra la mise en pratique de la garantie pour la jeunesse plus difficile, celle-ci prévoyant de soumettre une offre au chômeur dans un délai de seulement quatre mois. De plus faudra-t-il d’emblée garantir que l’Administration de l’Emploi soit à la hauteur d’un tel surcroît. Le cas échéant, on devra procéder ici à des changements structurels.

Pour que le concept de la garantie pour la jeunesse puisse aussi porter ses fruits, on devra également proposer au demandeur d’emploi des offres durables. La vérification de la durabilité de ces offres est d’une importance capitale, afin de protéger le demandeur d’emploi d’un tourbillon d’apprentissages ou de stages, sans une vraie augmentation des chances pour une intégration durable. La transition vers le monde du travail devrait être accompagnée par un professionnel de l’Administration de l’Emploi, chargé, entre autres, de vérifier le contrat de travail, afin d’empêcher l’exploitation des jeunes, ainsi que du concept de la garantie pour la jeunesse. La collaboration entre tous les participants, employeur, travailleur, administration de l’emploi, syndicats, entreprises et organisations de jeunesse, est par conséquent essentielle et constitue un facteur décisif pour le succès de la garantie pour la jeunesse. Avec les contrats d’insertion professionnelle CAE (contrat d’appui-emploi) et d’initiation professionnelle (contrat d’initiation à l’emploi), qui ont été tous les deux adaptés en 2009, on a déjà fait ici un pas dans la bonne direction. Selon le Parlement des Jeunes, on devrait attribuer le rôle d’expert à l’Administration de l’Emploi.

La garantie pour la jeunesse devrait pouvoir fonctionner sur une base transfrontalière, étant donné que le chômage des jeunes est un problème international qui doit être résolu en commun. En conséquence, on devrait pouvoir offrir des postes de travail, des stages, des formations continues ou des apprentissages dans des pays partenaires. Ceci pourrait résoudre partiellement le problème du manque de connaissances linguistiques. On pourrait offrir un poste de travail, un stage, une formation continue ou un apprentissage en Allemagne à une personne qui ne domine pas suffisamment la langue française et qui donc échoue sur certains obstacles. Le chômage des jeunes n’est depuis longtemps plus simplement un problème national, mais de plus en plus international, qu’il s’agit de combattre ensemble.

Cependant, pour minimiser le chômage des jeunes de manière durable, il faudra attaquer le problème à la racine. C’est pourquoi la compétitivité du système éducatif luxembourgeois devra être garantie et de nouvelles filières d’apprentissage rendues possibles. En outre, cette politique éducative devra être plus étroitement liée à la politique éducative, afin de pouvoir informer les jeunes, déjà pendant leur scolarité, sur la future offre de postes de travail dans les différents secteurs.

Le Parlement des Jeunes se félicite du concept de la garantie pour la jeunesse. Malgré tout cela, il faudra clarifier surtout les questions sur la protection du consommateur et sur le rôle de la politique éducative. De plus, l’Administration de l’Emploi devra être préparée aux charges supplémentaires de travail survenant en rapport avec la garantie pour la jeunesse. Aussi ne faudra-t-il pas négliger les énormes coûts pour la mise en place de la garantie pour la jeunesse et le risque qu’elle soit utilisée à de mauvaises fins. Par ailleurs, il faudra garantir la durabilité des postes proposés, afin de ne pas falsifier le taux du chômage des jeunes, mais d’effectivement le diminuer. Pour que la garantie pour la jeunesse devienne une réussite, il faudra clarifier ces questions et ces points, car seulement sous ces conditions sera-t-elle un succès.