Etat de l’évolution des dépenses publiques au Luxembourg :

 Les dépenses publiques au Grand-duché de Luxembourg ont considérablement augmenté ces dernières années. La croissance économique exceptionnelle du pays (pour l’Union européenne) explique  cependant en partie cette augmentation du fait du système de la progressivité de l’impôt qui permet l’entrée de recettes fiscales supplémentaires.

On ne peut cependant pas affirmer que la gestion financière du pays a été particulièrement bonne. Cette manière de gouverner ne posait aucun problème ces dernières années en période de croissance. La crise actuelle nous fait prendre conscience du fait qu’il est temps maintenant d’exercer un contrôle plus important sur l’utilisation des dépenses. Il ne faut pas dépenser « plus » mais dépenser « mieux ».

 

Une baisse significative du train de vie de l’administration publique à rechercher :

 Lors de la Tripartite, les chiffres présentés par le gouvernement ont été édifiants : la rémunération des fonctionnaires a été en moyenne augmentée de 48% sur une période de 10 ans alors que celle des salariés privés a uniquement été augmenté de 33% dans le même temps. On voit ici que la rémunération des fonctionnaires a beaucoup plus augmenté que celle des employés privés sur la même période alors que la productivité y est considérée comme inférieure.

De plus les personnes de nationalité autre que luxembourgeoise auront très bientôt accès aux emplois offerts dans l’administration : on peut s’attendre à une explosion de la dépense dans l’administration si l’on continue ainsi.

La modernisation de l’administration publique est indispensable. Les couts unitaires de main d’œuvre augmentent régulièrement dans le secteur public là ou la productivité augmente faiblement. Nous sommes convaincus qu’une administration transparente et efficace permettra également d’attirer les investisseurs.

Il faut en outre aujourd’hui sensibiliser les consommateurs des services publics sur l’utilisation qui est faite de leur contribution à l’Etat au travers des impôts. Cette absence de contrôle explique en partie l’existence de gaspillages multiples.

Il faudra également révolutionner la manière de faire de la politique : les phases pré-électorales sont souvent un prétexte pour promettre des projets qui d’un point de vue budgétaire sont dénués de sens afin de se faire élire (il faut expliquer les projets d’une manière simple aux citoyens avec une transparence sur les fonds qui devront être utilisés).

Enfin, l’indexation automatique des salaires entraine une augmentation des charges de l’Etat liées à la sécurité sociale même si celui-ci collecte davantage d’impôts qui cependant ne compensent pas les dépenses de sécurité sociale. Il ne faut cependant pas abolir cette mesure typiquement luxembourgeoise. Il faut tout simplement, dans ce contexte suspendre l’application du système de l’indexation pendant une période relativement courte.

 

Texte de la résolution :

 « La crise nous fait prendre conscience qu’il y a un besoin impératif de réduire efficacement le train de vie de l’administration publique. Nous constatons en effet que de nombreux efforts devront être faits en la matière afin d’utiliser efficacement l’argent des contribuables.

Nous demandons que certaines mesures soient prises en ce sens :

–          Réévaluation à la baisse de la grille salariale des nouveaux entrants dans la fonction publique ;

–          Non augmentation de la rémunération des fonctionnaires actuels pendant une durée de deux ans de façon à ce que les salariés privés comblent une partie de leur retard sur les

fonctionnaires en matière de rémunération ;

–          Une mesure de l’efficacité du travail des fonctionnaires doit être mise en place au sein des services plus scrupuleusement ; et

–          Suspension de l’indexation automatique des salaires pendant une période de deux ans ;

–          Repenser le système des transferts sociaux en cherchant à « mieux » transférer plutôt qu’à « plus » transférer. » ;

–          Pour ce qui est précisément des allocations familiales, nous rappelons que celles-ci participent au principe de la justice sociale par le biais du système de redistribution, en

contribuant à la compensation des charges familiales, plus précisément aux charges d’enfants. Nous ne soutiendrons ainsi aucune mesure visant à réduire l’ensemble de ces

prestations, ce qui affecterait fortement le confort de vie et l’éducation des enfants.