A l’instar de certaines organisations d’étudiants, le Parlement des Jeunes s’est penché sur la question si l’accès à la formation ne devrait pas rester gratuit. Le Parlement des Jeunes a trouvé l’avis de l’UNEL qui fut largement approuvé par les membres du Parlement des Jeunes.

Par la présente résolution, le Parlement des Jeunes demande à son président de soumettre l’avis ci-joint au gouvernement, accompagné de la remarque que le Parlement des Jeunes rejoint l’avis de l’UNEL sur les droits d’inscription à l’Université du Luxembourg et qu’il partage l’opinion de l’UNEL.

L’avis de l’UNEL (Union Nationale des Étudiant-e-s du Luxembourg)

du 22 juillet 2010

Les rumeurs des semaines passées se sont donc avérées vraies : pour le semestre d’été 2011, l’Université du Luxembourg (Uni.lu) doublera ses droits d’inscription. L’UNEL condamne cette décision et s’inquiète du cynisme par lequel la direction de l’Université défend cette augmentation. Suivant son argumentation, ce droit d’inscription devient de fait un droit d’études. Ce fait motive l’UNEL à se porter fort pour une réforme du cadre légal de l’Uni.lu. .

La formation est un bien public

L’UNEL considère la formation comme un bien publique auquel chacun doit avoir libre accès. Selon les lettres du Pacte social des Nations Unies, entre autres, la gratuité de la formation constitue une condition sine qua non d’un enseignement académique démocratique. L’UNEL est convaincue de ces valeurs et les défend vivement, d’autant plus que les expériences faites à l’étranger ont clairement démontré que les droits d’étude sont un frein inutile pour tous ceux qui souhaitent faire des études. « 400 € par an, ce n’est pourtant pas la mer à boire » peut-on lire dans le communiqué de presse de l’Uni.lu. Cet argument revient dans tous les débats. Certes, pour de nombreux/-ses étudiant-e-s, 400 € représentent un montant qui est tout à fait à leur portée. Or, en avançant le même argument, pourquoi ne pas demander 400 € par an pour le « Lycée » ?  Pourquoi pas devoir payer les services des sapeurs-pompiers ?  Ceci n’est pas le cas, parce que et la sécurité et la formation sont des biens publiques que l’Etat met à la disposition de la société. La question du financement ne peut donc être réglée que par le biais d’un système d’imposition équitable. Reste la question essentielle: droits d’études ou accès gratuit aux études ?

Droits d’études ou droits d’inscription ?

La distinction entre les droits d’étude et les droits d’inscription ne relève pas que de la pure sémantique. Les droits d’inscriptions sont des droits purement administratifs qui sont perçus pour « comptabiliser » respectivement « acter » l’inscription des étudiants dans les livres de l’université. Ce droit est donc relativement modéré et symbolique. Dans la logique des droits d’études, par contre, l’étudiant est un client qui paie pour les services de l’université. Les arguments de l’Uni.lu montrent que dans l’esprit de la direction de l’université, les droits d’inscriptions sont déjà des droits d’études universitaires depuis belle lurette. C’est pourquoi dans le communiqué de presse de l’Uni.lu, les droits d’inscription de 200 € sont comparés aux droits d’études de 500 € en Allemagne (selon le « Land », les droits d’inscription ne se situent qu’à 40 – 60 €). A part la confusion des deux droits, la tendance à augmenter progressivement les droits démontre clairement que l’Uni.lu utilise abusivement les droits d’inscription comme droits d’étude. L’affirmation que l’Autriche est le seul pays qui ne connaît pas des droits d’étude est d’ailleurs totalement fausse. Outre l’Autriche, d’autres pays comme le Danemark, la Grèce, l’Islande, la Lituanie, la Slovaquie, la Finlande, la Suède, Chypre, la Norvège, Malte et la plupart des Länder allemands ne perçoivent pas de droits d’études universitaires.

Pour plus de démocratie à l’Uni.lu

Au vu des expériences faites en Europe qui ont démontré que les droits d’étude sont partout progressivement augmentés et que, de ce fait, l’accès à la formation est de plus en plus restreint, l’UNEL réclame un cadre légal plus rigoureux qui empêche le gonflement des frais d’inscription et leur transformation en droits d’étude et qui sécurise l’accès libre à la formation académique. Au cours d’une telle réforme, la structure interne de l’Uni.lu pourrait être démocratisée davantage. En tant que défenseur des droits démocratiques, l’UNEL ne tolère pas qu’au sein « conseil de gouvernance », les acteurs principaux (à savoir les étudiants, les chargés de cours et le personnel) n’ont pas le droit de vote. Une structure plus démocratique serait pourvue d’un organe suprême de décision dont la composition correspondrait à celle du „conseil universitaire“. L’actuel « conseil de gouvernance » semble d’ailleurs enfreindre ses propres règles : les employés et les représentants des étudiants de l’Uni.lu ont reçu, mercredi après-midi, un courriel pour les informer que toutes les décisions devraient attendre jusque septembre, parce que le quorum n’avait pas été atteint.

A présent, il incombe aux étudiants de l’Uni.lu de s’opposer à la politique antidémocratique et antisociale de la direction de leur université. L’UNEL mènera ce combat à leurs côtés.