EXPOSÉ DES MOTIFS

Par cet avis, le Parlement des Jeunes, organe représentatif de la jeunesse luxembourgeoise, incite les responsables politiques à reconnaître l’ampleur du problème social lié à la pauvreté et à remédier à ses différentes facettes.

En effet, en 2009 le Luxembourg a connu un seuil de pauvreté s’élevant à 14,9%. Cette situation s’avère être d’autant plus grave que les individus concernés sont majoritairement des familles avec de nombreux enfants, des personnes monoparentales, des personnes de nationalité étrangère ou encore des célibataires.

Suite à l’acuité de la crise financière, nombreux sont ceux qui n’ont pas les moyens de mener une vie digne d’un être humain. Malgré l’accalmie de la crise, nous ne pouvons pas tourner le dos au fait que le nombre de personnes confrontées à la pauvreté va toujours croissant et que ce constat ne tient pas exclusivement à la crise financière. Une fois que la personne concernée se trouve en situation de pauvreté, il est très difficile d’en sortir. Selon l’analyse des données du PSELL-3/2005, 9 % des personnes interrogées et âgées de 25 à 66 ans témoignent qu’elles «ont vécu dans un ménage confronté à des problèmes financiers la plupart du temps », 12 % répondent par « souvent » alors que 20 % disent « occasionnellement ». On remarque que les personnes qui ont connu des problèmes financiers « la plupart du temps » ou « souvent » lors de leur adolescence (12 à 16 ans) vivaient plus souvent soit « avec plus de frères et de sœurs »  soit « pas avec deux parents ». Ces résultats font écho à ceux rencontrés de nos jours dans la mesure où le risque de pauvreté est sensiblement plus élevé chez les familles nombreuses respectivement monoparentales. Bref, nous devons donc constater que les situations de pauvreté ont tendance à se transmettre de génération en génération. De plus, comme le positionnement sur le marché du travail dépend essentiellement de la qualification des jeunes, et comme la qualification des jeunes dépend majoritairement de leur arrière-fond social, le risque du transfert de la pauvreté entre les générations est omniprésent chez les jeunes.

De plus, les résidents âgés de 18 ans et plus et qui ont un emploi se voient confrontés à un risque de pauvreté élevé. En effet, selon une récente étude du Statec (01/2011) le Luxembourg occupe la 18e place (25 pays ont été comparés) en ce qui concerne le taux de risque de pauvreté en 2009 pour les employés. Rappelons dans ce contexte qu’un employé ou salarié est considéré vivre en dessous du seuil de pauvreté s’il reçoit au plus 60 % du revenu médian, ce qui revient à dire qu’il a un salaire en dessous de 1.770 € par mois. À l’instar de ce constat, rappelons également qu’un chômeur doit subvenir à ses besoins avec 1.641 € par mois en moyenne.

Finalement, le Luxembourg connaît une politique familiale qui est insuffisante par rapport à ses objectifs : selon un rapport publié par l’Unicef début septembre 2010, le Luxembourg occupe le 18e rang parmi 24 pays OCDE en ce qui concerne les moyens financiers et sanitaires déployés pour éviter la pauvreté auprès des enfants. À notre avis, et comme le Luxembourg compte toujours parmi les pays les plus riches, il serait grand temps de remédier à ce problème récurrent.

 

Nos revendications

En considérant les rares initiatives du gouvernement et prises de position effectuées au niveau national, de même que les nombreuses études analysées à ce sujet, nous, le Parlement des Jeunes encourageons le gouvernement à poursuivre ses efforts dans la lutte contre la pauvreté et de prendre en considération les points suivants :

 

  • Revoir la logique du régime fiscal
  • Modifier le système du congé parental (p.ex. prise en considération du système finlandais)
  • Venir en aide aux groupes sociaux plus susceptibles de vivre en pauvreté
  • Éviter le transfert de pauvreté entre générations
  • Permettre une meilleure éducation et plus de qualifications aux jeunes
  • Combattre la désaffection sociale et le décrochage scolaire chez les jeunes socialement défavorisés
  • Lutter contre toute autre forme d’injustice sociale