Le Parlement des Jeunes (PJ) prend acte du rejet massif de la proposition d’ouvrir sous conditions le droit de vote aux élections législatives aux résidents non-Luxembourgeois. Le PJ regrette que l’opportunité d’illustrer le multiculturalisme et l’ouverture de la société luxembourgeoise ait été manquée. Ce résultat ne doit pas remettre en cause les bonnes relations qu’entretiennent les Luxembourgeois avec les non-Luxembourgeois. Le PJ attend désormais de la majorité parlementaire et du gouvernement des propositions alternatives pour permettre une intégration approfondie des citoyens qui n’ont pas la nationalité luxembourgeoise mais participent activement à la vie économique, sociale et culturelle du Luxembourg. L’accès simplifié à la nationalité luxembourgeoise constitue notamment une piste de réflexion.

Le PJ déplore par ailleurs le résultat tout aussi décevant à la question de l’ouverture du droit de vote facultatif pour les jeunes à partir de 16 ans. Le PJ observe que les craintes quant aux compétences ou au prétendu désintérêt des jeunes pour la participation à la vie démocratique du pays sont encore largement répandues. Le résultat de la consultation ne doit cependant pas enterrer les initiatives pour renforcer la participation des jeunes dans la vie politique. Une réforme de l’enseignement de l’éducation civique est souhaitable pour instituer une véritable formation à la politique au lycée. Le PJ note aussi la proposition du CSV de renforcer le rôle du PJ en tant qu’organe de participation politique des jeunes. Le PJ est prêt à mieux informer les jeunes et à leur offrir un lieu de débats politiques les préparant à leurs responsabilité de futurs électeurs.

Enfin, le PJ note avec satisfaction que la limitation des mandats des ministres à deux mandats consécutifs a été rejetée par les électeurs. Le renouvellement des membres du gouvernement doit en effet s’effectuer en raison des orientations déterminées par les électeurs plutôt que par l’intermédiaire de règles qui peuvent être perçues comme restreignant la liberté de choix démocratique.

Au-delà de ces résultats, le PJ estime que consulter les électeurs sur certains sujets fondamentaux est un pas courageux et positif et qu’un tel exercice démocratique est à renouveler. Cependant, de nombreuses erreurs stratégiques ont été commises et l’ampleur du résultat ne peut rester sans conséquence sur la politique sociétale menée par l’actuelle majorité parlementaire. Le PJ regrette notamment que la campagne ait commencé très tardivement, alors que de très nombreux électeurs avaient déjà fait leur choix, et que le débat sur certaines questions ait été trop souvent troublé par des arguments simplistes et des craintes irraisonnées. Le PJ déplore aussi que le camp du « oui », notamment ses principaux leaders politiques, ait été incapable de parler le langage des électeurs tentés par le « non » et que le référendum ait été utilisé comme outil de confrontation entre majorité et opposition parlementaires ne laissant pas suffisamment de place à la société civile et aux principaux concernés (étrangers et jeunes de 16 et 17 ans).

Il convient bien évidemment de respecter l’avis des électeurs ; bien que le référendum soit consultatif, les partis politiques ne sauraient envisager se soustraire à la volonté exprimée dans les urnes. Des mesures alternatives pour résoudre les problèmes de la participation des résidents non-luxembourgeois et des jeunes à la vie politique devront être urgemment discutées.